Pour des explications complémentaires aux photos, sur les deux grands coups de chance des soviétiques avec leur RBMK ...
  
 

Premier miracle : destruction d'une seule unité

 

Ce sont les deux gaines de ventilation, en forme d'équerre qui ont résisté et protégé l'unité voisine N°3. Le souffle de l'explosion a clairement été distribué de part et d'autre.

  
Deuxième miracle : l'absence de syndrome chinois (*) vous verrez sur les photos que, au delà du premier sous-sol, il n'y a que quelques traces de corium qui s'est rapidement solidifié sous la double enveloppe
  
  

La caractéristique principale d'un RBMK est qu'il n'y a pas d'enceinte étanche autour du coeur. Ce dernier construit en même temps que les bâtiments, est un double anneau de béton, recouvert pour le plus interne d'une couche d'acier pour l'étanchéité de la vapeur et de l'eau. La première couche (grisée) représente la protection biologique et la seconde (noire) est la cuve en béton. Entre les deux, un vide rempli de sable pour amortir les vibrations. Lorsque le fond de la cuve en béton a fondue, ce sable c'est mélangé au corium pour faire une espèce de pâte de verre qui avait beaucoup de difficulté à couler. Cela, les russes ne le savaient pas, qui au cours des premiers jours ont envoyé beaucoup d'ouvrier en dessous de la centrale pour congeler la terre, après avoir creusé un tunnel.

Lire ici le rapport du Professeur Nesterenko ingénieur russe responsable des travaux en 1986 qui pensait qu'il y avait un risque d'explosion atomique, si le corium rencontrait l'eau des sous-sols (qui avaient été noyés dans un premier temps). Sur cette même page, vous pourrez lire le testament de Legassov, académicien et présent pendant les premières semaines de la catastrophe.

 

(*) Qu'est-ce que le " syndrome chinois " ? La crainte dans ce type d'accident majeur, est la fonte du coeur, dont le corium, à plus de 2400°C descend sous son propre poids et fond toutes les barrières.

C'est aussi le titre d'un film "catastrophe" dans lequel une équipe de journalistes filme en secret un incident dans une centrale nucléaire alors que la commission de sûreté tente d'étouffer l'affaire. La personnalité des acteurs (Jack Lemmon, Jane Fonda, Michael Douglas) mais surtout l'occurrence, 15 jours à peine après la sortie du film, de l'incident de Three Mile Island, ont fait que ce terme de " chinese syndrom " a eu le retentissement médiatique que l'on sait.

Ce scénario-fiction supposait que le cœur d'un réacteur fonde, perce la cuve, perce le radier de l'enceinte de confinement, s'enfonce dans la terre et…ressorte aux antipodes !

Une tel accident est physiquement impossible (aussi bien rien de semblable ne s'est-il produit à Three Mile Island où, malgré la fusion d'une partie du cœur, la cuve est demeurée intacte).

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